Le Président de la transition, le colonel Assimi Goita, a récemment annoncé son intention d’organiser un dialogue inter-malien dans un avenir proche. L’objectif de ce dialogue est de discuter des problèmes, de résoudre les difficultés entre les communautés et de proposer des solutions pour promouvoir l’unité, la cohésion et la paix. Cette initiative a été saluée par certains, mais suscite également des interrogations quant à l’avenir de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger et aux possibles sanctions de la communauté internationale.
Format et participants du dialogue
Il est légitime de se demander quel sera le format de ce dialogue et sur quels critères les participants seront choisis. Pour parvenir à une paix durable, il est essentiel d’inclure les membres du CSP/PSD, communément appelés les rebelles de la CMA. Cependant, il est possible que ces membres ne se sentent pas concernés par ce dialogue. Il est donc crucial de trouver un moyen de les impliquer, même s’ils sont actuellement en exil. En plus du CSP/PSD, il est important de convier les communautés qui s’affrontent au centre du pays, sur fond de djihadisme, à condition qu’elles respectent les principes fondamentaux de l’Etat malien. Il est également essentiel d’inclure la classe politique, la société civile et les religieux pour garantir l’inclusivité de ce dialogue.
Valeur juridique du dialogue
Une autre question qui se pose est la valeur juridique des résolutions issues de ce dialogue, étant donné que les autorités qui l’organisent ne sont pas élues. Pour donner une légitimité à ces résolutions, il est essentiel d’obtenir un large consensus et d’impliquer toutes les forces vives du pays. Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de concertation pour garantir la durabilité des résolutions, même après la fin de la transition politique.
Coopération internationale
Il est important de souligner que la résolution des problèmes nationaux peut avoir des répercussions internationales. Par conséquent, il n’est pas une faiblesse d’associer les pays voisins du Mali à ce dialogue, en particulier ceux qui ont une expertise dans ce domaine. La coopération internationale peut contribuer à trouver des solutions durables et à assurer la stabilité régionale.
En conclusion
Il est primordial d’organiser un dialogue inter-malien pour résoudre les problèmes et promouvoir la paix et l’unité. Le format et les participants de ce dialogue doivent être soigneusement définis pour garantir l’inclusivité et la légitimité des résolutions. De plus, il est important de coopérer avec les pays voisins et la communauté internationale pour trouver des solutions durables. Il est temps de mettre de côté les différences et de travailler ensemble pour un avenir meilleur pour le Mali.