La fin de la coopération militaire entre le Niger et les États-Unis
La dernière décennie a vu une évolution significative de la coopération militaire entre les pays africains et les États-Unis, en particulier entre le Niger et le Pentagone, qui a établi deux bases comme avant-poste stratégique dans la région du Sahel.
L’arrivée au pouvoir du général Tchiani au Niger semble marquer la fin de l’influence occidentale dans le pays. Après plusieurs mois au pouvoir, les autorités de transition de Niamey ont constaté que les forces militaires étrangères ne contribuent pas efficacement au rétablissement de la paix et de la sécurité. De plus, leur rôle dans la lutte contre le terrorisme n’est pas clair.
C’est dans ce contexte que le gouvernement nigérien a dénoncé l’accord de coopération militaire conclu avec Washington en 2012, affirmant que la présence américaine était « illégale sur leur sol ».
La rupture de l’accord de coopération
Le samedi 16 mars, le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement, a annoncé sur la chaîne nationale que les autorités nigériennes avaient décidé de manière responsable de dénoncer immédiatement l’accord relatif au statut du personnel militaire et civil américain sur le territoire du Niger, en tenant compte des aspirations de son peuple.
Cette décision est intervenue après le départ de Niamey d’une importante délégation américaine qui n’a pas réussi à être reçue par le chef de l’État nigérien. Selon certaines sources, la rupture de la coopération militaire est due au ton paternaliste de la délégation américaine et aux pressions exercées sur les autorités de transition.
Le gouvernement américain avait informé de manière unilatérale Niamey de sa venue et de sa délégation, renforçant le sentiment de paternalisme et de colonialisme des Américains.
Les États-Unis comptent environ 1 100 soldats au Niger et disposent d’une base de drones à Agadez. En décembre, ils avaient exprimé leur volonté de reprendre la coopération sous conditions, mais les autorités locales ont décidé de mettre fin à cette collaboration en raison de divergences d’objectifs.
Les populations locales s’interrogent sur la présence américaine en Afrique et attendent avec impatience le retrait des troupes étrangères de leur sol.
Mara Diallo