Préoccupations suite à l’expulsion de ressortissants maliens de l’aéroport de Bamako
Dans la nuit du 14 au 15 janvier 2024, une centaine de binationaux ou maliens de l’extérieur ont été expulsés de l’Aéroport international de Sénou à Bamako, à leur arrivée des vols Turkish Airlines et Corsair. Cette situation a suscité une vive préoccupation chez des associations telles que le Haut conseil des Maliens de France et d’autres acteurs qui ont exprimé leur inquiétude dans un communiqué conjoint.
Des demandes pour faciliter l’obtention de visas
Les signataires de ce communiqué, qui comprennent le CNJME, le Haut conseil des Maliens de France, et plusieurs autres associations, demandent aux autorités maliennes de permettre immédiatement la délivrance de visas sur présentation d’une preuve de filiation malienne ou de toute pièce d’identité délivrée par les autorités maliennes. Ils soulignent que la longue histoire du Mali est marquée par l’hospitalité et expriment leur préoccupation face à la décision d’expulser des ressortissants maliens.
Ces associations ont également critiqué le manque de communication publique préalable concernant cette nouvelle mesure, soulignant que de nombreux compatriotes ont été pris au dépourvu par cette décision soudaine.
Les conséquences de la suspension des visas entre la France et le Mali
Les associations soulignent que la suspension des visas entre la France et le Mali depuis le 10 août 2023 a des conséquences graves pour la diaspora malienne en France. En effet, l’arrêt de l’enrôlement de la carte Nina, qui est nécessaire pour obtenir un passeport, a rendu difficile pour de nombreux Maliens le renouvellement ou l’acquisition de leur titre de séjour. Cela a conduit à une augmentation du nombre de Maliens sans papiers en France, ce qui a entraîné la perte d’emplois et même des expulsions.
La diaspora malienne en France envoie chaque année plus de 812 millions d’euros au Mali, dont 245 millions d’euros provenant uniquement des ressortissants maliens vivant en France. Les associations s’inquiètent des conséquences sociales et économiques directes de cette situation pour les familles des Maliens en France et pour le Mali lui-même.
Des demandes pour faciliter les procédures d’obtention de passeport
Pour améliorer la condition de vie des Maliens et préserver leur capacité à contribuer au développement du pays, les associations demandent aux autorités maliennes d’autoriser l’utilisation de l’acte de naissance comme preuve d’identité pour l’obtention du passeport, en attendant la remise en état de la carte Nina.
Elles demandent également que toute pièce d’identité nationale soit acceptée pour accéder au territoire malien, et réclament la délivrance de visas sur présentation d’une preuve de filiation malienne ou de toute pièce d’identité délivrée par les autorités maliennes.
Résumé de cette actualité
Des associations maliennes, dont le Haut conseil des Maliens de France, expriment leur préoccupation suite à l’expulsion de ressortissants maliens de l’aéroport de Bamako. Elles demandent aux autorités maliennes de faciliter l’obtention de visas en acceptant d’autres preuves d’identité et en autorisant l’utilisation de l’acte de naissance pour l’obtention du passeport. La suspension des visas entre la France et le Mali a eu des conséquences graves pour la diaspora malienne en France, qui envoie chaque année des millions d’euros au Mali. Les associations s’inquiètent des répercussions sociales et économiques de cette situation pour les familles des Maliens en France et pour le Mali lui-même.
Siaka Doumbia